Ce titre n’est-il pas un peu trop audacieux?
Y a-t-il vraiment des prédispositions au Burn-Out?
Pourquoi évoquer l’amitié qui est dans la sphère personnelle pour parler d’un épuisement professionnel? C’est ce que nous allons voir ensemble.

 

Prenez un lien d’amitié et posez-vous les questions suivantes:

-êtes-vous constamment celui qui appelle pour prendre des nouvelles?
-est-ce souvent vous qui l’invitez?
-vous souvenez-vous quand vous avez été invité chez votre ami(e) pour la dernière?
-ce jour-là, avez-vous su accueillir le bon diner que votre ami(e) avait préparer, avec gratitude? Ou étiez-vous gêné(e) de vous faire servir? (vous êtes-vous levé 15 fois de table pour rendre service?)
-avez-vous déjà osé demander son aide?
-avez-vous déjà refusé de l’aider?

 

Je rencontre des personnes pour qui l’altruisme, la générosité, le service sont des valeurs primordiales à garder dans notre société. Souhaitant les mettre en pratique, elles font beaucoup pour les autres, sans se ressourcer et progressivement se vident de l’intérieur.

Pourquoi ?

Parce que pour donner, il est nécessaire de recevoir. Mais il ne s’agit pas de recevoir pour donner dans la foulée comme on reçoit une patate chaude qu’on a envie de relancer immédiatement. Il s’agit de recevoir, de goûter à ce qui nous est donné, pour ensuite donner à notre tour. Si en recevant de l’aide d’un ami, nous nous sentons aussitôt en dette et nous comptons essayer de lui rendre la pareille, cela ne s’appelle plus un don mais du commerce: échange d’un service contre un autre service; alors la gratuité de l’amitié disparait.

 

Mais quel est le lien avec le Burn-Out?

Une des causes de cet épuisement est la difficulté à se ressourcer, autrement dit à recevoir d’abord pour nous-même pour donner dans un deuxième temps. Une personne qui glisse vers le Burn-Out donne plus quelle ne reçoit, ou plutôt plus qu’elle ne sait recevoir. L’enjeu est donc de s’éduquer peu à peu dans la vie professionnelle comme dans la vie personnelle à accueillir ce qui nous est donné de vivre: un déjeuner sympathique avec les collègues, un sourire dans le couloir, un compliment sur notre travail, une nouvelle mission qui souligne la confiance que nous porte notre n+1… Il y a différentes manières pour les savourer, certains choisissent de les écrire dans un carnet, d’autres préfèrent prendre une minute en fermant les yeux pour les intérioriser, d’autres préfèrent faire mémoire des « 3 perles » de la journée… bref l’idée est de laisser l’eau désaltérer cette terre pour qu’elle porte du fruit, elle qui a tendance à s’assécher si nous n’y veillons pas!